Les développeurs peuvent parfois être le reflet de l’industrie : en proie à des crises imprévisibles, ils peuvent passer en un instant de la gloire à la désolation. C’est exactement ce que traverse actuellement Build a Rocket Boy, le studio écossais derrière le jeu très attendu MindsEye, dont le lancement calamiteux ébranle déjà ses fondations.
Un lancement chaotique : les premiers signes d’une tempête
Depuis sa sortie le 10 juin, le jeu a été la cible de critiques acerbes. Les réseaux sociaux regorgent de vidéos exposant les nombreux bugs et problèmes techniques qui révoltent les joueurs. Les joueurs, atterrés par ces désagréments, ont même poussé Sony à rembourser un nombre important d’entre eux, un geste qui rappelle désagréablement les mésaventures de Cyberpunk 2077 lors de son lancement tumultueux.
Build a Rocket Boy a clairement exprimé leur douleur face à cette situation dans un communiqué où ils avouent être « cœur brisé ». Ce sentiment se matérialise dans une consultation de 45 jours qu’ils ont initiée pour préparer des licenciements potentiels au sein de leur effectif. À la lumière des lois britaniques, cela laisserait supposer qu’au moins 100 employés sur 300 pourraient être affectés par cette restructuration.
Le miroir déformant des alertes
MindsEye ne semble pas être qu’un simple accident de parcours. Le score de Metacritic reflète un désastre : 38 sur PC et un ridicule 28 sur PS5, faisant de ce titre le moins bien noté de l’année. De plus, sur Steam, les avis sont largement négatifs, confirmant que 63% des utilisateurs se sentent trahis par cette expérience de jeu.
Que s’est-il donc passé ? En parlant avec Adam Whiting, assistant directeur de jeu, on comprend que leur ambition était de créer un projet de grande envergure. Whiting explique que le développement nécessitait « beaucoup d’artistes, de codeurs et, surtout, d’amour ». Malheureusement, cet amour ne semble pas avoir suffi à accoucher d’un produit à la hauteur des attentes.
La tempête dans un verre d’eau ou la fin d’un rêve ?
Le studio a exprimé son engagement envers les joueurs, affirmant qu’il travaille activement pour corriger les erreurs. Mais les réalités économiques pourraient dicter une toute autre vérité. Le fait qu’ils aient insuffisamment préparé le lancement, en dépit de la taille de l’équipe, soulève la question : peut-on réellement réparer une réputation une fois ternie ?
Avec l’annonce des licenciements, le vent semble tourner pour Build a Rocket Boy. Qui sait si ce studio parviendra à naviguer à travers ces turbulences ou si MindsEye marquera le début d’une longue série de désillusions pour ses fans ? Dans ce paysage meurtri, la résilience sera sans doute la clé.